Coucou tout le monde !
Il fait carrément beau et chaud maintenant. J’en profite entre deux lettres, pour me dorer la pilule sur mon étagère à fleurs préférée. Bien sûr, tout en gardant un œil sur ma compagne humaine. Plus encore, depuis qu’elle a rajeunie en retrouvant ses boucles ! Ça lui donne un air espiègle dont elle n’a pas que l’air, d’ailleurs.
Donc, je veille deux fois plus sur elle depuis qu’un magnifique essaim de papillons la suit partout.Je ne sais pas qui a laissé la porte de la volière ouverte, mais ça ne fait pas semblant ! Sauf que maintenant, je sais que même si Dena les adoptait aussi, tous ces papillons, je n’ai pas à craindre qu’elle m’aime moins qu’eux. Et, ça, j’en suis sûre de chez certaine, j’vous explique.
Il y a deux jours, elle m’a fait une émotion du tonnerre de feu en revenant de la ville. Figurez-vous, qu’elle a sorti du coffre de son petit bolide, un sac de voyage de cabine pour moi ! Vous vous rendez compte de ce que ça signifie ? Nous allons survoler les nuages l’une près de l’autre, parce qu’elle m’aime pour de vrai, à tout jamais. Sinon, elle n’aurait pas pensé m’emmener ou bien, elle m’aurait fait voyager dans une cage dans la soute de l’avion avec d’autres chats et chiens, pas vrai ? ... Evidemment, il a fallu me faire une série de vaccins pour pas que je sois confinée à l’arrivée. Stoïque je fus, tandis que le vétérinaire s’occupait de moi. Bon, ça c’est fait et me voilà rassurée, car je pourrai veiller sur elle pendant le trajet jusqu’à l’endroit préservé de l’antique jardin d’Eden.
Quand je lui ai demandé télépathiquement parlant : « Chez qui qu’on va, nous deux ? » Elle m’a répondu : «On rentre à la maison, ma chatonne adorée». Les patounes m’en sont tombées, dis-donc ! Voilà quasi treize ans que je partage sa vie et je ne savais même pas qu’on avait une « maison » autre que notre little home dans ce monde, pauvre misère ! J’ai répliqué : « Mais, pourquoi, tu ne m’en as jamais parlé ? T’avais peur que je m’y rende toute seule à la nage ou quoi ? »
Elle regardait le ciel comme si elle attendait le père Noël. Alors, j’ai saisi qu’elle avait grand besoin de revoir les lieux qui lui sont chers, et j’ai frotté mon front contre la fesse d’ange qu’elle a au menton en lui disant : «Tout ira bien. L’essentiel est que nous soyons ensemble».
Vous voulez savoir pourquoi je l’aime autant ? J’vais vous l’dire. Quand l’autre lunetteux malveillant m’a jetée sur sa terrasse il y treize ans, elle avait fait appel à l’Association «Le Chat agathois », parce qu’elle avait déjà adopté Horus et n’avait pas franchement besoin d’un second félin. La directrice de cette Association lui avait répondu vertement : « On a trop de chatons. Alors, on paye sa stérilisation si vous la gardez, sinon appelez la fourrière ! »
Quelques semaines plus tard, est arrivée une personne travaillant dans cette Asso, pour livrer des croquettes. Quand elle m’a vue, elle s’est exclamée : « Zut ! Si je n’avais pas été en congé, je vous garantis qu’on l’aurait récupérée, c’est une minette de race ça ! » Je vous laisse apprécier. L’important n’était pas de me savoir heureuse auprès de Dena, mais d’avoir raté une vente un peu plus conséquente en termes de monnaie, que celle d’un chat de gouttière.
Savez-vous ce qui arrive aux chatons embarqués par les gens de la fourrière ? Ils les euthanasient dans l’heure qui suit. Voilà ce qui m’attendait, si Dena n’avait pas craqué devant mes « yeux de hibou » comme elle dit, quand je me veux convaincante ou, que je repère un intrus.
Voilà pour aujourd’hui, Je vous écrirai de nouveau quand nous serons arrivées dans la ville qui ne dort jamais. Prenez bien soin de vous. Votre dévouée,

Bastet