Jeu. 8 avril 2021, 11:51. Le CHU Lapeyronie de Montpellier a été le théâtre ce week-end d'un odieux méfait : cinq membres du personnel soignant se sont en effet faits voler leurs effets personnels, qui se trouvaient dans leurs casiers respectifs, pendant leurs heures de service.
Ayant été hospitalisée récemment, je me dois de revenir sur "l'effort" demandé aux Soignants par le monsieur qui n'a aucunement notion de la réalité sur le terrain en termes de travail, de manque de personnel et pareillement de moyens. A sa décharge, le fait qu’il ne soit ni médecin, ni infirmier et pas davantage, aide-soignant… Moi non plus, d’ailleurs. Je suis juste une patiente occasionnelle issue d’une famille paternelle constellée de médecins spécialisés et ayant par ailleurs, un cousinage et quelques amis œuvrant dans le monde médical.
Quand on voit des couvertures accrochées au fenêtres des chambres afin d'éviter aux patients alités, de cuire en été ; quand on voit des taies d'oreiller en guise de tapis de bain dans les hôpitaux et les cliniques, il y a quand même de quoi se demander si les individus décisionnaires vivent sur la même planète que le commun des mortels ?
Alors, que signifie "demander un effort supplémentaire aux Soignants" ? Qu'ils finissent par assumer à deux, le travail de dix personnes ? Ou qu’ils acceptent sans broncher de se faire voler, en plus de se faire insulter par des quidams sans scrupules ?
J’ai eu affaire aux Soignants de Lapeyronie, à ceux de la clinique St Privat de Béziers, et à ceux de la polyclinique Ste Thérèse de Sète. Je n’y ai vu que des êtres humains au service d’autres humains en souffrance, débordés de travail et cependant, bourrés d’humour, et calmes face aux gens les prenant pour des larbins.
S’il sont bienveillants, c’est parce qu’ils ont vocation à l’être. Le must, serait que tout patient l’imprime. Car, nous sommes nombreux à ne pas être en mesure de travailler dans le secteur médical. Être confronté à la douleur morale comme physique journellement, n’a rien d’une sinécure. Supporter les invectives de malades se croyant dans un cinq étoiles, n’est pas évident non plus. D’autre part, il est bon de garder à l’esprit que ces gens ne sont pas des faiseurs de miracles. Quand le moment est venu de tirer sa révérence, ils ne peuvent qu’accompagner leurs semblables vers la sortie. Et cela non plus, n’est pas donné à tout le monde. Je dirai donc à propos d’effort concernant les blouses blanches… que le principal effort à faire est d’inculquer aux populations incivilisées, le respect dû aux anges gardiens terrestres qu’ils sont.
En attendant que l’on imprime cette nécessité dans lesdites hautes sphères, je remercie vivement les Soignants qui ont pris soin de moi dans les structures citées et témoigne ici de leurs compétences professionnelles.
Dena Lhor